mercredi 24 août 2011

DropMind version 3 : un challenger de taille


Il y a maintenant deux ans sortait la première version de Dropmind. Séduisant sur bien des points, Dropmind, édité par la société macédonienne Seavus, fait désormais partie des troublions du marché des logiciels de Mind-Mapping et se positionne en challenger sérieux de Mind-Manager. Il s’affiche ouvertement comme étant une alternative moins cher que le logiciel de Mindjet.
Récemment passé en version 3, Dropmind s’est très largement amélioré, faisant oublier quelques erreurs de jeunesse…mais pas toutes ! Je vous propose donc un rapide tour du logiciel, sachant qu’une version d’essai est téléchargeable et utilisable 15 jours sur le site officiel.

Tour du propriétaire
Globalement, l’interface est restée la même que dans la version 1.0. Simple et sobre, elle respecte les critères des logiciels au look « MS Office 2007 », avec des menus qui permettent d’accéder à des rubans horizontaux d’icônes. Côté personnalisation de la carte, il est possible de faire à peu près tout : personnalisation totale des couleurs, lignes,… à partir des modèles prédéfinis ou ses propres modèles, ajouter des liens hypertextes, ajouter des icônes ou images, des nœuds flottants,… Sur ce point, Dropmind n’a donc rien à envier aux logiciels commerciaux majeurs.
DropMind intègre également un module de présentation (permettant de générer un fichier Powerpoint ou une suite d’images), aussi simple qu’efficace. Le principe consiste à prendre en « photo » le nœud sélectionné (avec ou sans ses sous-branches) et à les assembler selon votre plan.
Côté Import-Export, rien de nouveau, mais le choix était déjà impressionnant dans la version 1.0 du logiciel : Dropmind est capable d’importer et exporter ses cartes au format Mind-Manager, Xmind, Freemind mais aussi Word, Excel, PowerPoint, Outlook (pour les tâches), PDF, HTML,… Difficile de faire plus complet. A noter que l’exportation en HTML est, elle aussi, aussi simple qu’efficace. Si seule une « image » de la carte est exportée, elle est intégrée dans une page linéaire très bien organisée, avec les branches principales en guise de menu.
L’intégration d’un vrai module de gestion de projets est l’une des grosses nouveautés. Gestion des tâches (avec dates, alertes, ressources,…) est disponible. Un diagramme de Gantt complet ajoute une touche très classique mais sérieuse à ce module.

Dropmind accessible partout, tout le temps.
L’énorme avantage de Dropmind sur la concurrence est son ouverture. La version « desktop » (c'est-à-dire fixe) est disponible sur Windows, Mac et Ubuntu (peut-être compatible avec d’autre distributions Linux…les inconditionnels de l’OS libre pourraient le confirmer). Une version en-ligne est également proposée, avec synchronisation des cartes avec la version desktop. Seavus ne s’arrête pas là : il existe même une version pour Ipad et smartphones. Les trois acteurs majeurs de la téléphonie mobile sont concernés : Iphone, Android et Blackberry. Toutefois, a priori, il est nécessaire d’être connecté au réseau téléphonique pour accéder à ses propres cartes à partir de son téléphone. En résumé, quelle que soit sa configuration, il existe toujours une solution pour exploiter les caractéristiques de Dropmind.

Encore quelques lacunes
Lors du test, j’ai pu constater quelques bugs d’affichage, notamment dans le module de création de présentation…mais rien de bien méchant !
Il reste toutefois une lacune de taille, déjà constatée dans les versions précédentes. La traduction française du logiciel ne semble pas être une priorité pour l’équipe suédoise. A titre d’exemple, le menu « home » a été traduit par « maison », alors que, généralement, c’est le mot « accueil », plus juste, qui est utilisé. De même la fonction permettant de replier les sous-branches d’un nœud a été traduite par « collapsus ». Le Petit Robert n’a qu’à bien se tenir ! Le simple « plier/déplier » de Freeplane est tout de même beaucoup plus parlant. Même si ce genre d’imperfection prête à sourire, cela décrédibilise le logiciel auprès du public francophone. C’est bien dommage, compte tenu des énormes qualités du logiciel par ailleurs.

Et combien ça coûte ?
La politique des prix de Seavus est plutôt agressive. La version « Desktop » est proposée à 39$ sous forme d’abonnement annuel (avec support) et 99$ pour un abonnement à vie (avec support pour 1 an). Pour la version « en-ligne », il faut débourser 15, 25 et 39$, respectivement pour 3 mois, 6 mois et 12 mois d’abonnement. La version Ipad est disponible au prix de 48,99$. Les versions mobiles semblent gratuites, dans la mesure où on dispose d’un abonnement à la version « en-ligne ».

jeudi 18 août 2011

Freemind ou Freeplane, telle est la question !

Dans le top 10 des questions posées sur Freeplane et Freemind, « que me conseillez-vous entre Freemind et Freeplane ? » est de loin celle qui arrive en tête.

Le choix entre un logiciel commercial et un logiciel gratuit est relativement simple à faire, le critère financier étant très souvent incontournable, surtout pour une utilisation personnelle.

Parmi les logiciels gratuits, les principaux sont Xmind et Freemind/Freeplane. Leurs finalités étant très différentes mais complémentaires (on ne le répètera jamais assez !), rien ni personne ne vous empêche d’utiliser les deux.

Au final, il reste donc cette question : entre Freeplane et Freemind, quel est celui qui correspondra le plus à mon besoin ?

And the winner is…

Je pourrais vous donner une réponse, mais elle sera forcément mauvaise. Pourquoi ?

Tout d’abord, les différences entre Freemind et Freeplane restent minimes au regard de celles qui les séparent des autres logiciels, pour les raisons évoquées plus haut. Ceci est vrai, même si le fossé se creuse entre Freemind et Freeplane. Il est encore bien moins large que le gouffre qui sépare Freemind de Xmind, Freeplane de MindManager,…Entre Freemind et Freeplane, il s’agit de différences fonctionnelles. Entre Freemind/Freeplane et Xmind ou Mindmanager ou Novamind etc… il s’agit de divergences de conception voire de philosophie ou de culture. Le fossé est donc non seulement plus large, mais aussi plus profond.

Ensuite, l’évolution de leurs développements respectifs (au sens développement informatique) peut faire pencher la balance brutalement d’un côté comme de l’autre. Pour illustrer ce propos, je vous renvoie au billet écrit le 14 Mai dernier, sur la dernière version Alpha de Freemind et ses fonctions collaboratives. N’est-ce pas un point suffisant pour passer de Freeplane à Freemind pour les utilisateurs cherchant un logiciel collaboratif ? Et qu’en sera-t-il lorsque l'équipe de Freeplane proposera un logiciel du même acabit ?

Avant tout, quelques chiffres

Objectivement, Freemind reste internationalement la référence par rapport à Freeplane si on s’arrête sur les chiffres fournis par SourceForge au niveau des téléchargements. Avec 1 300 000 téléchargements depuis le début de l'année 2011, Freemind est loin devant Freeplane qui "plafonne" à 106 000 téléchargements. Mais pour relativiser ces chiffres, rappelons que Freeplane est né en avril 2009 alors que Freemind date de début 2000 !

Chose étonnante, si l'Allemagne représentent 25% des téléchargements de Freemind (loin devant les Etats-Unis, 2e, avec 12% du total), 26% des téléchargements de Freeplane sont effectués…en France (2 fois plus que les Etats Unis, encore une fois 2e pays "téléchargeur" de Freeplane). Si la communauté francophone continue encore de télécharger massivement Freemind, elle est la plus dynamique pour Freeplane.

Et les utilisateurs dans tout ça ?

La réaction des utilisateurs de Freemind et Freeplane est unanime. Dès qu’une fonctionnalité majeure de Freeplane ou Freemind apparaît, il est fréquent de voir sur le forum officiel de l’autre logiciel (respectivement de Freemind et Freeplane) des questions du genre : « j’ai vu que Freemind proposait dorénavant la création de clones de nœuds. Quand verrons-nous cette fonction dans Freeplane ? ». Ou alors « Freeplane propose des mises en forme conditionnelles. Est-il possible d’intégrer cela dans Freemind ? ». De quoi dérouter, voire agacer certains utilisateurs.

Mieux qu’une mauvaise réponse : posez les bonnes questions.

Pour vous aider à faire un choix, je vous ai préparé une petite carte au format Freeplane version 1.2.x Alpha. Chaque branche correspond à une situation à laquelle vous êtes sensible…ou pas. Ce sont des points de divergence essentiels, mais ils sont parfois subjectifs. A vous de les adapter éventuellement ou d’en ajouter. Pour chacune des branches, j’ai paramétré un attribut « Réponse » (voir ce billet pour la gestion des attributs, pour ceux qui ne connaissent pas cette fantastique fonctionnalité). A vous de sélectionner votre réponse. En fonction de vos choix, les couleurs du texte changeront en rouge pour Freeplane et en bleu pour Freemind, grâce à la mise en forme conditionnelle, nouveauté remarquable de Freeplane.

Vous pouvez également créer un filtre sur les réponses « OUI » et les réponses « NON ». Si le nombre de branches correspondant aux valeurs OUI de vos attributs est le plus important, c’est que Freeplane doit être privilégié pour vous. Si c’est « NON », utilisez alors Freemind.

J’espère maintenant que votre choix sera plus simple à effectuer. Encore une fois, ce qui est vrai aujourd’hui pourra être faux demain. Tout dépendra de l’évolution des logiciels, dans un an, 6 mois…ou la semaine prochaine !